Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jean-louis borloo - Page 4

  • Refondation du Centre. La nécessaire clarification centriste après les municipales et les européennes

    L’Alternative est bancale. Cela, nous le savions dès sa mise en place. C’était même sa marque de fabrique et il ne pouvait en être autrement puisque la refondation du Centre dont elle se veut le facilitateur est en fait, à l’origine, un simple outil de prise du pouvoir par l’un (UDI) ou l’autre (Mouvement démocrate) bord de l’espace centriste.

    Ce qui est le plus gênant dans cette initiative, c’est qu’elle demeure une sorte d’union ad minima et sans lendemain au même titre que celle que deux partis passent uniquement pour une séquence électorale où ils se sentent en danger.

    Mais même cette interprétation de l’accord Bayrou-Borloo semble «optimiste».

    Car, comme le notait France Info récemment, l’Alternative n’existe pas dans 19 des 25 plus grandes villes françaises.

    Ce qui signifie dans ces cas (et beaucoup d’autres) pas d’union entre les deux formations centristes mais, pire, qu’elles sont des adversaires.

    Une hérésie si l’on considère que la charte qu’elles ont signé stipulait, «Nous nous présenterons ensemble à toutes les élections, nationales, régionales et européennes».

    Ensemble, dans le langage bayrou-borlooiste ne semble pas vouloir dire la même chose que dans le dictionnaire de la langue française: «l’un avec l’autre» et non «l’un contre l’autre»…

    La constitution des listes pour les européennes a été également une lutte de tous les instants et l’impression désagréable demeure que cette union, dans ce cas précis, est d’éviter une débâcle et de faire réélire les sortants.

    Dès lors, on est bien dans une situation qui appelle obligatoirement une explication entre les deux «partenaires» une fois que les élections seront passées où l’on espère dans les états-majors des deux partis centristes que les électeurs seront assez indulgents pour ne pas sanctionner cet artifice assez grossier pour ne pas dire cette combine assez irrespectueuse très éloignée des valeurs du Centre.

    Le porte-parole de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde estime fort justement qu’«à la sortie de cette séquence (électorale), il faudra faire le bilan. A ce moment-là, soit le MoDem clarifiera sa règle et on poursuivra l'aventure, soit on arrêtera là».

    Le problème, c’est que l’on ne comprend pas pourquoi l’UDI n’a pas demandé au Mouvement démocrate de la clarifier avant les élections!

    Toujours est-il que l’on est bien circonspect. Voilà deux partis qui ont beaucoup en commun, notamment une vision politique assez proche et qui devrait ainsi pouvoir nouer une alliance dans la clarté et la confiance.

    Au lieu de cela, chacun avance masqué avec la volonté de prendre sans donner et de pouvoir, avant tout, contenter certaines ambitions politiques comme on l’a vu dans le duel Sarnez-Yade à Paris.

    C’est vraiment dommage pour ne pas utiliser un gros mot.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Refondation du Centre. L’Alternative, un outil commun au service de Bayrou?

    Rappelons cette évidence: l’Alternative n’a pas été créée pour sauver le soldat Bayrou mais pour sortir du marasme les partis centristes qui ne parvenaient pas à susciter une quelconque appétence auprès des électeurs.

    Ce rappel est utile, à la fois, pour dire aux membres de l’UDI que l’accueil d’un Bayrou en voie de marginalisation n’était pas de leur part un geste humanitaire mais une démarche éminemment politique (voire politicienne pour certains critiques de la création de cette Alternative) et pour ne pas oublier que l’objectif réel était un deal gagnant-gagnant entre un Borloo englué dans une UDI sans dynamisme et un Bayrou à la recherche d’un nouveau souffle.

    Nous avons dit ici que cette «organisation coopérative» était un «objet politique non-identifié», à la fois, d’alliance et de compétition où chacun pouvait y mettre ce qu’il voulait et s’en servir comme il en avait envie.

    A ce jeu, c’est François Bayrou qui vire en tête mais les membres de l’UDI ne peuvent s’en vouloir qu’à eux-mêmes si le président de Mouvement démocrate a su utiliser cet outil mieux qu’eux pour se redonner, si ce n’est encore un avenir politique, en tout cas une visibilité médiatico-politique évidente.

    Les récriminations des leaders de l’UDI (en l’absence de leur chef) sont de ce point de vue, au mieux, hypocrites, au pire, pitoyables.

    Car ils savaient, dès novembre dernier, qu’ils faisaient entrer le loup dans leur bergerie déjà bancale.

    Que François Bayrou soit plus malin qu’eux, mais n’était-il pas leur chef voilà peu?!

    Qu’il ait réussi à imposer – pour l’instant puisque l’accord n’est pas définitivement scellé –quatre têtes de liste MoDem sur sept et la moitié des candidats éligibles pour les européennes pour le ticket commun avec l’UDI, est incontestablement une victoire pour lui.

    Tout comme est une victoire l’acceptation par l’UDI de sa théorie des alliances à la carte aux municipales qui permet au Mouvement démocrate d’être l’allié ici de l’UMP, là du Parti communiste, ailleurs du Parti socialiste ou de… l’UDI!

    Si cette dernière se sent flouée, elle n’a qu’à battre sa coulpe et réfléchir à son fonctionnement de confédération (ou à son faible leadership) face à un Mouvement démocrate entièrement dévoué à François Bayrou (moins les quelques dissidents qui ont rejoint les rangs socialistes).

    Le risque, in fine, est que l’Alternative se disloque, ce que certains à l’UDI espèrent secrètement dorénavant.

    Néanmoins, si cela survient, ni le Mouvement démocrate, ni l’UDI n’en sortiront gagnants et indemnes.

    Encore moins l’espace politique centriste.

    Pour autant, si les relations entre les deux bords continuent à être du même acabit, le spectacle qu’offriront les deux formations aux Français risque de les couler pour de bon.

     

     

    Alexandre Vatimbella 

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Bayrou est-il en train de réussir une OPA sur… l’UDI?

    Les médias – qui accusent de leur côté la nature – ont horreur du vide, c’est bien connu.

    Et le vide, aujourd’hui au Centre, c’est cette Alternative rassemblant le Mouvement démocrate et l’UDI, ce «machin» comme l’aurait certainement baptisé une des références de François Bayrou, le général De Gaulle, qui se veut un instrument «coopératif» selon ses initiateurs.

    Une des raisons, mais loin d’être la seule et même la principale, de cette absence politique est que l’un d’entre eux, Jean-Louis Borloo, est en convalescence de longue durée.

    Du coup, les projecteurs (ou les veilleuses, tant les partis centristes sont, eux aussi, convalescents) se sont braqués sur le deuxième larron de la coopération centriste, François Bayrou.

    Les commentateurs avisés ont ainsi cru déceler la volonté de ce dernier de s’accaparer l’espace centriste (ce n’est pas nouveau) en profitant des déboires physiques de son partenaire-adversaire mais aussi de l’incapacité de l’UDI à créer une dynamique autour d’elle.

    Et c’est vrai que le président de ce qui reste du Mouvement démocrate en pleine décrépitude du fait des oppositions entre sa droite et sa gauche, pourrait bien réussir, ce qui semblait un non-sens il y a quelques mois encore, une OPA sur l’UDI et retrouver un avenir politique qui pourrait lui assurer une nouvelle candidature à la présidentielle en 2017.

    Le fait d’avoir réussi à imposer ses fidèles comme têtes de liste aux européennes (en particulier Marielle de Sarnez à Paris) en est une preuve solide.

    De même que les silences de ses «anciens» «nouveaux» «amis», toujours dans une détresse politique depuis leur fiasco de 2012 et leur suivisme de survie de Jean-Louis Borloo à qui ils n’ont jamais vraiment fait confiance.

    Les Arthuis, Lagarde, Morin et consorts sont prêts à se mettre derrière Bayrou comme ils se sont mis derrière Borloo si le président du Mouvement démocrate sait la jouer finement.

    D’autant plus si Borloo ne revient pas vite et si Yves Jégo continue à être chargé de «coordonner» pendant encore plusieurs mois la maison UDI.

    Bien entendu, il y a aura un peu de casse avec les départs de quelques uns des barons du parti comme Fromantin, Sauvadet ou Yade.

    Cependant, Bayrou doit également agir vite et risque dans cette précipitation de rater son coup.

    Ainsi, la décrépitude du Mouvement démocrate pourrait aboutir plus vite que prévu à une implosion comme le montre ce qui se passe actuellement à Marseille.

    Mais même si ce n’est pas le cas, la parti voulu par Bayrou pour être un soutien sans faille de ses ambitions présidentielles ne pèse plus grand-chose politiquement parlant.

    Ce qui reste au président du Mouvement démocrate, c’est sa légitimité présidentielle et ses 18,7% de 2007 qui demeurent une monnaie d’échange solide face à un Borloo incapable de se présenter à des élections nationales et à l’incapacité des autres leaders centristes à réunir sur leur nom plus de quelques points (et encore) dans les sondages.

    Mais l’absence d’une force politique crédible et d’élus sera, tôt ou tard, un handicap majeur pour François Bayrou.

    La bataille des municipales à Pau où il a décidé de se présenter (peut-être regrette-t-il maintenant de l’avoir fait) peut agir comme un accélérateur de son projet d’OPA s’il remporte la mairie à gauche depuis plus de quarante ans mais aussi comme un frein puissant à sa renaissance politique s’il échoue car il s’agirait d’un nouvel échec auprès des électeurs, peut-être celui de trop.

    Quoiqu’il en soit, ceux qui, au Centre, voulaient se débarrasser du «système Bayrou» qui est, selon eux, uniquement une entreprise personnelle où seule une poignée de fidèles d’entre les fidèles est récompensée, en seront peut-être pour leurs frais si l’OPA réussit.

    On n’en est pas encore là mais il est certain que ce retour presqu’en fanfare pose, en l’état, plus de questions pour les centristes qu’il n’en résout sur leurs capacités à séduire les Français, sur leur positionnement politique, sur leur aptitude à bâtir une vraie alternative crédible et sur une certaine déshérence faite d’allers-retours incessants et de plus en plus incompréhensibles pour ceux qui regardent vivre l’espace centriste en ce début de XXI° siècle.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Les centristes, le retour de Sarkozy et le virage social-démocrate de Hollande

    Un journaliste sans doute «bien informé» ou prenant ses désirs pour des réalités, expliquait lors d’une de ses chroniques que Nicolas Sarkozy serait candidat en 2017 (ça, c’est pas une info!) et que pour cela il aurait besoin des voix centristes qu’il négocierait avec François Bayrou qui, entre temps, aurait «balayé» Jean-Louis Borloo de l’espace centriste selon l’analyse de l’ex-président de la république.

    Le retour à droite de François Bayrou permettant cet accord entre les deux tours (sans doute notre journaliste voit Bayrou à nouveau candidat, ce qui n’est sans doute pas une info, non plus!) contre certainement quelques strapontins à la mode du ralliement du Nouveau centre en 2007.

    C’est évidemment un possible scénario qui se base évidemment sur un fiasco de la refondation centriste dont profitera d’abord François Bayrou, pour récupérer ses anciennes troupes parties flirter quelques temps avec Jean-Louis Borloo, puis Nicolas Sarkozy, selon le vieux adage mitterrandien comme quoi le Centre n’est ni de gauche, ni de gauche, une phrase bien dans la conception politique d’un ancien homme d’extrême-droite.

    Un scénario d’autant plus plausible que les centristes ne sont pas très bien partis dans leur Alternative, ne suscitant guère un mouvement d’énorme sympathie dans l’opinion publique et ne parvenant pas à faire bouger les lignes, pour l’instant (il leur reste, il est vrai, encore du temps pour cela), le tout sur fond de chamailleries.

    Une autre voie serait, bien sûr, d’accompagner le «virage social-démocrate» de François Hollande en étant les possibles supplétifs d’une victoire de la gauche en 2017 avec un accord du même carat que celui que pourrait négocier Sarkozy.

    Il n’est pas plus inepte que le premier cité (politiquement parlant) mais se heurtera sans doute à l’incapacité de l’actuel président de la république à imposer la présence des centristes dans sa majorité à la gauche du Parti socialiste alors que l’alliance Droite-Centre a déjà, elle, une réalité concrète ne serait-ce, déjà, que dans la composition de l’UMP.

    Pour autant, ces deux scénarios marqueraient une nouvelle fois l’échec de l’édification d’un Centre indépendant, assez fort pour traiter d’égal à égal avec la Gauche ou la Droite dans des négociations afin de bâtir une nouvelle majorité où les thèses et les valeurs centristes seraient réellement prises en compte et où le(s) parti(s) centriste(s) serai(en)t capable(s) de les imposer car représentant une force politique majeure.

    On voit bien, en tout cas, comment à gauche et à droite on souhaite instrumentaliser, sinon les partis centristes, du moins l’espace centriste fin de récupérer les électeurs centristes mais également les électeurs modérés de droite et de gauche qui pourraient être tentés par un vote centriste.

    Cette stratégie n’est évidemment pas nouvelle.

    Elle profite de l’incapacité du Centre à «sécuriser» son espace politique avec une formation (centralisée ou confédérée) solide et un projet attrayant décliné dans un programme d’espoir capable de susciter une adhésion forte des Français.

    Depuis longtemps, je prétends que cela n’est pas une fatalité (et l’histoire nous l’a montré en France et dans le monde).

    Dès lors, la première tâche des centristes après les municipales et les européennes, sera, quel que soit le résultat de ces deux consultations populaires, de se mettre au travail dans le sens que je viens d’indiquer.

    Et cela sans se demander si Nicolas Sarkozy va revenir (oui, il va revenir!) ou si François Hollande va continuer à dériver vers une gouvernance centriste tout en ne franchissant pas certaines limites (oui, il le fera!).

    L’important pour le Centre n’est pas de vivre en autarcie, ni de fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs mais il est, d’abord, de s’intéresser à ce qu’il est, ce qu’il veut devenir et ce qu’il peut offrir aux Français.

    Le tout, débarrassé des petits arrangements entre faux amis.

    Un vrai challenge à la hauteur de la vision humaniste du Centrisme.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Dur, dur, d’être un centriste!

    Jean-Louis Borloo l’a dit, l’UDI ne votera pas la confiance au gouvernement sur le Pacte de responsabilité présenté par François Hollande que pourtant il a salué comme un tournant libéral du président de la république.

    De son côté, François Bayrou a expliqué que ce pacte allait dans la bonne direction (la sienne) mais qu’il était «trop tard» pour le soutenir alors que son alliance, le 5 novembre dernier (une éternité…) venait justement de ce François Hollande ne voulait pas faire ce qu’il vient de proposer de faire.

    Ceux qui aiment la clarté en politique en seront donc pour leurs frais…

    Bien sûr, pour l’instant, les propositions du président de la république ne sont que des mots et n’engagent, comme on le dit cyniquement, que ceux qui y croient.

    Mais si, demain, les actes suivent?

    Jean-Louis Borloo, donc, ne les soutiendrait pas au nom d’une «opposition constructive».

    Quant à François Bayrou, son «il est trop tard» signifierait-il que même si l’on prend les bonnes mesures, tout est déjà foutu?

    Si l’on comprend bien, il n’y a plus rien à faire et tout est figé ad vitam aeternam!

    On voit bien que les deux positions ne tiennent pas si l’on se considère centriste.

    Car les choses sont plus simples qu’on ne le présente et que l’on complique sciemment afin de justifier un positionnement qui va jusqu’à la contradiction (certains appellent cela la «politique»!!).

    Soit on est d’accord avec une politique spécifique ou des mesures particulières, on les supporte.

    Soit on n’est pas d’accord et on ne les supporte pas.

    Mais il est difficile de comprendre que, quand on est d’accord, on s’oppose!

    Ce n’est pas ce que l’on appelle une démarche responsable, consensuelle et équilibrée, des mots qu’utilisent souvent les leaders des partis centristes.

    D’autant que supporter des mesures ou une politique spécifique ne signifie pas ralliement ou allégeance à un projet politique global.

    Le propos ici n’est pas de dire si les partis centristes doivent s’allier au Parti socialiste ou à l’UMP.

    Dès lors, on aurait voulu voir une ouverture d’esprit un peu plus large sur le discours.

    Cela aurait été une démarche centriste.

    Oui mais, en l’occurrence, les centristes se sont mis eux-mêmes dans cette mélasse.

    D’un côté, il y a un Jean-Louis Borloo qui prétend que l’alliance naturelle du Centre ne peut se faire qu’avec la Droite (à l’exclusion de l’extrême-droite), c’est-à-dire quel que soit les propositions de cette dernière et de celles de la Gauche.

    De l’autre côté, il y a un François Bayrou qui disait, il y a encore peu, que le Centre ne devait pas faire alliance avec quiconque, indépendance rimant, selon lui, avec solitude (aujourd’hui, il défend la position de Jean-Louis Borloo au sein de l’Alternative).

    Du coup, ils se sont lié les mains car la seule bonne position en la matière est de revendiquer une totale indépendance politique tout en nouant, au moment des élections, des alliances avec le ou les partis qui sont le plus proche de vos thèses.

    Et, entre les élections, de supporter toute bonne initiative, notamment celles que l’on propose soi-même ou qui y ressemble étrangement…

    Si les centristes agissaient ainsi, alors ils pourraient non seulement saluer mais aussi soutenir les bonnes mesures qui viennent de droite et de gauche, c’est-à-dire celles qu’ils défendent et que la droite et la gauche leur piquent!

    Au lieu de cela, à force de ne pas savoir réellement où ils sont ou de courir après des accords électoraux pour ne pas couler, ils sont obligés à des circonvolutions parfois pathétiques où plus personne ne s’y retrouve et qui, malheureusement, décrédibilise le Centre et le Centrisme.

    Un dernier sondage pour les municipales montrent que seuls 10% des Français souhaitent la victoire d’une liste UDI ou MoDem.

    Ceci explique peut-être cela.

     

    Dans ces conditions, dur, dur d’être un centriste!

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Les retrouvailles centristes ne doivent pas tourner à l’entente politicienne

    Si vous lisez des articles sur l’Alternative (l’organisation «coopérative» du Mouvement démocrate et de l’UDI) ou, plus sûrement, sur l’alliance entre le Mouvement démocrate et l’UDI, ceux-ci parleront des négociations pour constituer les listes pour les prochaines élections municipales et européennes ou des chamailleries entre nouveaux alliés et même entre «anciens alliés» (les partis regroupés dans l’UDI).

    En revanche, pas une ligne sur le projet politique, le programme électoral, les valeurs et les principes du Centre et du Centrisme…

    Ce n’est pas tant que l’on parle et reparle de la tambouille électorale (il faut bien parler, négocier et trouver des compromis dans les alliances entre partis) que le fait que l’on ne parle que de ça (ou des bobos de François Bayrou et de la maladie de Jean-Louis Borloo)!

    Et quand ce n’est pas la cuisine interne qui est à l’honneur, ce sont les turpitudes avec les alliés UMP comme à Paris (NKM) ou à Neuilly-sur-Seine (Fromantin), sans oublier, évidemment Pau (Bayrou).

    Les jours qui viennent de s’écouler n’ont malheureusement pas dérogé à cette règle.

    Trois exemples parmi d’autres: les règlements de compte entre François Bayrou et Rama Yade sur fond de choix des têtes de liste aux européennes, les passes d’armes entre Jean-Louis Borloo (président de l’UDI) et Philippe Vigier (porte-parole de l’UDI) parce que ce dernier avait attaqué Yves Jégo (délégué général de l’UDI), protégé du premier, alors que celui-ci s’était bombardé chef par intérim de l’UDI en l’absence de Borloo, les nouvelles défections MoDem à Paris avec ralliements à la candidate du PS Anne Hidalgo sans oublier la liste dissidente du Nouveau centre dans le XX°.

    Bien sûr, nous savions que l’Alternative était d’abord une entente électorale pour éviter que le Mouvement démocrate et l’UDI se prennent une double-double-claque aux prochaines échéances (double-claque aux municipales, double-claque aux européennes).

    Mais cela ne justifie pas que cette entente vire au plus minable des marchandages politiciens sur fond de règlements de compte et de petites ambitions personnelles alors que l’on ne sait toujours pas sur quoi, politiquement parlant, l’UDI et le Mouvement démocrate sont d’accord.

    Les découragements des militants, un peu partout en France, pire, ceux des sympathisants qui sont aussi des électeurs, devraient pourtant inspirer les leaders des partis centristes à être un peu plus responsables.

    Est-ce trop demander?

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Refondation du Centre. L’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein

    On peut voir le rassemblement de l’espace centriste en cours comme un succès ou un échec. De même, on peut la considérer comme une vraie démarche politique ou comme un spectacle politicien indigne où des adversaires de la seconde d’avant sont devenus des amis à la vie à la mort de la seconde d’après afin de récupérer quelques pourcentages et quelques sièges lors des prochaines élections.

    C’est la sempiternelle histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.

    Analyse rapide en ce mois de février alors que les élections municipales puis les européennes se profilent à l’horizon.

    - Succès ou échec?

    Après un succès d’estime dans les médias (mais pas dans les sondages), l’Alternative (UDI + MoDem) n’a pas réenchanté la politique ni bouleversé le paysage politique français.

    Pire, il semble bien que l’«organisation coopérative» soit tombée dans les chicaneries politiciennes et les querelles de personnes.

    Les propos de François Bayrou sur Rama Yade et la réponse de celle-ci (voir L’Humeur du Centriste) ne sont qu’une illustration parmi d’autres d’un climat, sinon délétère, du moins loin d’être amical.

    Etait-ce prévisible?

    A voir François Bayrou et ses fidèles lieutenants chanter les louanges du rassemblement des partis centristes comme les nouveaux convertis on avait ressenti un certain malaise en novembre dernier. Ceux-là même qui espéraient un strapontin dans un gouvernement socialiste tel Robert Rochefort étaient désormais les plus critiques de François Hollande, encore plus rentre dedans que les membres de l’UDI.

    Mais de l’eau a passé sous les ponts et le Mouvement démocrate, comme l’ont bien noté quelques observateurs aiguisés, a montré sa vraie nature, celui d’un rassemblement de militants venus d’horizons divers, unis uniquement derrière un projet personnel, celui de François Bayrou de devenir président de la république.

    Les alliances à géométrie variable (de l’UMP au Parti communiste!) du MoDem aux municipales en sont un exemple emblématique.

    Du coup, il y a autant de positionnements politiques au Mouvement démocrate qu’il y a de militants (dont le nombre, de l’aveu même des dirigeants du parti, est en chute libre).

    In fine, on ne sait pas très bien quelle part du Mouvement démocrate s’est alliée avec l’UDI: 20%, 50%, 60%?!

    De son côté, l’UDI qui devait être le grand vainqueur du rassemblement centriste, a très mal géré la création de l’Alternative.

    Car c’est bien du ralliement de François Bayrou dont il était question au départ alors qu’il semble bien, aujourd’hui, de savoir si Jean-Louis Borloo va pouvoir résister à la nouvelle OPA de Bayrou sur l’espace centriste.

    Car l’UDI n’a, pour l’instant, strictement rien gagné dans l’affaire et les latitudes laissées au Mouvement démocrate font de ce dernier, étonnamment, le «gagnant» du rassemblement centriste.

    En fait, cela démontre surtout que cette refondation du Centre s’est bâtie sur un double-échec – échec du Mouvement démocrate dans sa tentative de porter Bayrou à l’Elysée, échec de l’UDI a bâtir une formation centriste forte – plutôt que sur une double dynamique du succès.

    Du coup, pouvait-on espérer mieux à court terme?

    Cela ne veut pas dire qu’un double-échec ne peut pas se transformer en succès dans les années à venir, surtout en politique.

    - Vraie retrouvailles ou rabibochage de façade?

    Les militants de l’UDI et ceux du Mouvement démocrate ont de réelles convergences de vues et ils partagent souvent des valeurs identiques.

    Mais ils ont également d’aussi réelles divergences.

    De plus, ceux de l’UDI sont souvent d’anciens UDF déçus par Bayrou alors que ceux du Mouvement démocrate sont souvent des inconditionnels de ce même Bayrou.

    En outre, les leaders de l’UDI sont pratiquement tous d’anciens lieutenants de Bayrou qui l’ont quitté à cause de divergences sur la ligne politique mais aussi à cause de sa personnalité et de son entourage.

    Lors des retrouvailles de novembre 2013, on s’est congratulé et on est tombé dans les bras les uns des autres.

    Mais cela n’a eu qu’un temps.

    Depuis, les critiques et les distances ont réapparu, ce qui est normal puisque rien n’avait été purgé.

    Pour autant, l’UDI et le Mouvement démocrate, pour avoir une chance de peser dans le débat politique, doivent faire vivre l’Alternative et y vivre.

    Donc, derrière le rabibochage de façade, il y a de vrais enjeux politiques pour les deux formations qui seront peut-être un ciment plus puissant qu’une convergence de pensée et d’action.

    Encore une fois, le juge de paix sera le double rendez-vous électoral de cette année, les municipales et les européennes.

    Si les résultats sont mauvais, l’Alternative aura sans doute des lendemains d’élections plus que difficiles.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Toute mesure centriste est bonne à prendre

    Saint-Thomas d'Aquin disait «Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire».

    En le paraphrasant, on pourrait ajouter «Ne regarde pas à celui qui agit, mais tout ce que tu vois de bon, supporte-le».

    Une maxime qui s’applique très bien à la vision centriste de la politique qui refuse le sectarisme et les extrêmes afin de rechercher le juste équilibre.

    Car, oui, pour le bien du pays et de sa population, toute mesure centriste est bonne à prendre.

    Si l’on parle de cela, c’est évidemment après la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier où il a paru infléchir sa politique économique.

    Du coup, de nombreuses personnalités centristes ont indiqué que les paroles allaient dans le bon sens et qu’elles seraient prêtes à supporter les actes s’ils suivaient.

    Les analystes politiques ont alors expliqué que l’Alternative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate, se trouvait devant un dilemme, elle qui se revendique dans l’opposition et dans une «alliance naturelle» avec la Droite.

    De même, ils ont pointé que des membres de l’UMP comme l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, emboîtait le pas, créant, selon eux, une certaine zizanie dans le parti de droite.

    Au-delà de cet épisode conjoncturel dont on ne sait pas, au jour d’aujourd’hui, s’il redessine réellement la politique de François Hollande vers un social libéralisme, voire un libéralisme social et s’il débouchera, in fine, sur une reconfiguration du paysage politique français au cas où le Parti socialiste fait sa mue dans la foulée, on peut évoquer le positionnement des partis centristes qui est toujours interrogé lorsque les partis de droite ou de gauche se rapprochent de leurs thèses.

    Bien sûr, les leaders centristes ont rappelé qu’ils se trouvaient dans l’opposition, qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre la majorité présidentielle mais qu’ils faisaient de l’opposition constructive et qu’ils supporteraient toute initiative qui va dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens qu’ils défendent.

    Pour autant, des membres de l’UMP non-centriste ont dit la même chose et c’est le moins que l’on puisse attendre des femmes et des hommes politiques dans une démocratie où le compromis n’a jamais été et ne doit jamais être un gros mot.

    D’ailleurs, de nombreux textes, lors de chaque législature, sont votés par l’ensemble des députés ou des sénateurs.

    Ce dont il faut parler, c’est le positionnement du Centre.

    Si le rapprochement Borloo-Bayrou semble l’avoir déplacé vers la Droite, les centristes ne peuvent pas ignorer que leurs valeurs mais aussi leur électorat, en partie, demande un positionnement responsable et que ce dernier passe par une indépendance non-négociable.

    Rappelons qu’indépendance et alliance sont deux choses différentes, ce que François Bayrou ne voulait pas reconnaître pendant des années.

    Dès lors, être indépendant durant toute une législature ne veut pas dire que l’on est dans l’isolement et que l’on doit refuser toute alliance au moment des élections avec ceux de qui ont se sent le plus proche et avec qui on conclue un accord programmatique.

    Si les partis centristes ne sont pas les moteurs d’une démocratie apaisée et consensuelle, ils portent alors la coresponsabilité avec les partis de droite et de gauche d’un climat tendu et délétère qui aboutit à faire monter les forces et les opinions extrémistes.

    Mais cette mission qui incombe au Centre ne doit jamais tourner à l’opportunisme et à la compromission.

    C’est un juste équilibre qu’il faut trouver, là aussi…

    Alexandre Vatimbella

     Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’Alternative et les fractures ouvertes du Centre

    Il y a peut-être des gens qui pensaient ou qui faisaient semblant de penser que la refondation du Centre serait une simple formalité, puisqu’il s’agissait, selon eux, de réunir une même famille politique dispersée contre son gré.

    Ils avaient sans doute oublié ce qu’est le Centre et l’espace centriste.

    D’abord, l’espace centriste n’est pas un lieu unifié à l’instar des espaces de la Gauche et de la Droite.

    Même s’il y a moins de différences entre l’extrême-gauche et la Gauche ainsi qu’entre l’extrême-droite et la Droite, le spectre qui va du centre-gauche au centre-droit ne consiste pas en de simples postures politiciennes et opportunistes mais dans un débat d’idées.

    Dès lors, il n’était pas évident de décréter une union entre un Mouvement démocrate qui penchait de plus en plus vers le centre-gauche (et qui recrutait des militants sur ce positionnement) et une UDI qui se définissait comme une confédération de centre-droit, recherchant ses racines dans l’UDF de 1978.

    C’est le contraire qui eut été étonnant.

    Ensuite, le Centre.

    Si le Centrisme est une pensée politique que l’on peut assez bien définir avec ses métavaleurs et ses métaprincipes, même si elle demeure en éternelle construction comme toute autre pensée politique, le Centre, lui, fédère avant tout des hommes et des femmes indépendants qui se méfient des appareils et des organisations qui limitent leur liberté.

    Ayant fait ces rappels nécessaires, on peut dès lors comprendre, en mélangeant cela avec les arrière-pensées bassement politiciennes et les ambitions personnelles légitimes, que l’«organisation coopérative» inventée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou n’allait pas, d’un coup de baguette magique, fédérer sans accros des centristes divers et variés, jaloux de leurs indépendances.

    Se greffent évidemment à tout cela les fractures ouvertes entre centristes qui ne se refermeront pas aussi vite que certains l’espèrent et qui resteront encore bien présentent comme d’autres le redoutent.

    Si l’on prend la nébuleuse centriste depuis 1998, on y voit beaucoup trop de confrontations, de scissions, de batailles d’égo et de fâcheries puériles, en tout cas, bien plus que des rapprochements et des réunions.

    Qui peut oublier, par exemple, que le fondateur de l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing est membre aujourd’hui de l’UMP de par ses inimitiés avec François Bayrou?

    Qui peut oublier que l’UDF, avant de devenir le Mouvement démocrate, s’est vidé, en vagues successives, de nombre de ses leaders et militants, certains allant à l’UMP, d’autres créant le Nouveau centre, d’autres encore se retrouvant dans d’autres partis ou en créant de nouveaux.

    Qui peut oublier que le Nouveau centre a été, dès sa fondation aussi peu uni que l’est un parti socialiste, ce dernier ayant malgré tout une discipline qui n’existe même pas dans la formation centriste?

    Qui peut oublier que la plupart des leaders de l’UDI d’aujourd’hui sont les anciens bras droits de François Bayrou et que beaucoup demeurent et demeureront encore longtemps incapables de lui pardonner ce qu’ils considèrent comme une trahison (lui-même estimant que ce sont eux les traitres)?

    Et ce ne sont que quelques unes des questions qui risquent d’empoisonner l’Alternative pour longtemps…

    Bien évidemment, il faut faire avec et avancer pour bâtir un Centre où les différences idéologiques ne sont pas aussi profondes que cela et permettent tout de même de mettre sur pied une confédération qui ait un sens politique réel, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Néanmoins, être amnésique sur toutes ces fractures encore ouvertes n’est pas un comportement responsable qui permettra de résoudre les défis qui se posent à cette refondation centriste.

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou avaient espéré que leur baguette magique du 5 novembre dernier ferait table rase d’un passé qui demeure encore un présent.

     

    Leur croyance est sans doute la plus dangereuse qui soit pour une vraie refondation entre partis centristes.

    Alexandre Vatimbella 

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centrisme en France en 2014. Elections à hauts risques et grands espoirs

    En 2014, on pourrait assister à la résurrection tant attendue d’un Centre politique fort et porteur d’avenir.

    Néanmoins il est fort possible également que l’on assiste, après une refondation à la va-vite, à sa décomposition, non pas finale mais rejetant les centristes dans les affres de groupuscules ennemis pour quelques années.

    C’est peu dire que l’année qui vient est importante pour les centristes.

    Entre les élections municipales et européennes, la rédaction d’un projet politique crédible et l’union entre centristes indépendants et ceux en-dehors de l’Alternative (essentiellement à l’UMP mais pas seulement), sans oublier la nécessité pour Borloo et Bayrou de s’entendre tout en essayant d’acquérir une image dynamique et responsable, il y a du pain sur la planche.

    - Les défis électoraux du Centre

    A l’heure où l’on écrit, il est difficile de savoir où en seront les listes centristes aux municipales et aux européennes dans les semaines à venir. C’est dire si les défis électoraux du Centre ne sont pas gagnés, loin de là.

    Pour les municipales, le flou règne dans de nombreuses villes où les situations sont aussi disparates que les centristes qui s’unissent ou s’affrontent.

    Ainsi, toutes les combinaisons sont sur la table ce qui en dit long sur l’incapacité des centristes à trouver un terrain d’entente et sur l’image opportuniste qu’ils sont malheureusement en train de donner aux électeurs.

    Dans certaines villes, le Mouvement démocrate sera l’allié du Parti socialiste alors que l’UDI sera celui de l’UMP. Dans d’autres, des listes autonomes de l’Alternative (MoDem + UDI) seront présentes contre l’allié «naturel» UMP. Dans d’autres encore, il y aura listes communes entre cet allié naturel et l’Alternative dès le premier tour. Sans oublier des alliances, certes isolées, entre UDI et PS.

    Sans parler évidemment de l’imbroglio parisien…

    Du coup, la grande clarification des alliances centristes qui était, pour Jean-Louis Borloo, la condition sine qua non du rapprochement entre le Mouvement démocrate et l’UDI n’aura pas lieu à l’occasion des municipales.

    Sera-ce le cas lors des élections au Parlement européen?

    Selon les discours des responsables centristes, la réponse semble positive. Semble parce qu’il demeure deux inconnues.

    La première est les intentions de vote en faveur de listes centristes autonomes. Si celles-ci sont très basses, les leaders de l’Alternative peuvent être tentés de faire alliance avec l’UMP pour éviter un comptage qui serait une gifle électorale.

    D’autant que la deuxième inconnue viendra de l’intensité de la pression «amicale» que mettra l’UMP à l’établissement de listes communes afin d’éviter que le Front national ne soit pas la formation qui remporte les élections (ou qui soit, en tout cas, devant une liste UMP autonome).

    On a vu, par le passé, que Jean-Louis Borloo avait du mal à résister aux demandes pressantes de ses «amis» de l’UMP.

    Dès lors, on ne peut être sûr de rien sauf d’affirmer que si l’Alternative ne se présente pas seule aux européennes, on se demande comment elle justifiera son existence aux yeux des électeurs et comment les centristes seront capables de surmonter ce nouvel échec de vivre de manière autonome et indépendante.

    - Les défis programmatiques du Centre

    La mise en place de l’Alternative s’est faite dans la précipitation des futurs scrutins et de la nécessité d’exister afin de ne pas sombrer dans l’anonymat et la division.

    Du coup, on s’est contenté de dire que l’on était d’accord sur la critique du gouvernement en place (ce qui n’était pas très difficile au vu de l’absence de réels résultats) et sur l’alliance «naturelle» avec l’UMP (ce qui n’était pas, non plus, très difficile, vu que François Bayrou avait reçu une fin de non-recevoir de la part de François Hollande et des socialistes).

    Mais, bien entendu, cela ne suffira pas à faire vivre l’Alternative de manière plus qu’éphémère sauf s’il y a un accord programmatique, un projet politique commun.

    Paradoxalement, cet accord, ce projet, semblent moins difficile à réaliser que de rapprocher les personnalités.

    Pour autant, il ne faudra pas minimiser les différences qui sont autant économiques et sociales (le MoDem étant largement plus keynésien que l’UDI) que sociétales (le MoDem étant plus libéral en la matière que l’UDI).

    - Les défis refondateurs du Centre

    L’Alternative ne devrait être qu’un premier pas dans une refondation plus globale du Centre où il faudra faire les yeux doux aux centristes encore «égarés» à l’UMP ou à gauche, en particulier aux Radicaux de gauche. Sans oublier quelques électrons libres qui se baladent au grès des opportunités sur l’échiquier politique comme Corinne Lepage.

    Si l’on peut penser qu’il y aura quelques ralliements à l’Alternative, notamment si les résultats électoraux sont bons, il ne devrait pas y avoir de raz-de-marée en la matière en 2014.

    Mais la capacité de l’Alternative d’attirer les centristes encore sceptiques prouvera, à la fois, le bien fondé de la démarche et son succès.

    Reste que c’est sans doute dans la capacité à demeurer une «organisation coopérative» efficace que se trouve le vrai défi de l’Alternative.

    Car rien n’est vraiment joué pour l’instant et l’on peut imaginer que des mauvais scores aux prochaines élections affaibliront la nouvelle structure politique.

    De même, un succès pourrait également la fragiliser, chacun des protagonistes voulant sûrement à cette occasion tenter une OPA en sa faveur.

    Et puis, il y a les déçus et les perdants de cette réunion comme Jean-Christophe Fromantin (déçu) et Hervé Morin (perdant). Que vont-ils faire?

    Leur but est d’affaiblir l’Alternative ou le duo Bayrou-Borloo pour se faire une place au soleil.

    Si l’on peut penser que Fromantin à des chances de quitter l’Alternative et l’UDI, on serait tenté de prédire que Morin devra encore ronger son frein cette année en essayant d’exister politiquement, ce qui devient de plus en plus difficile pour lui.

    Bien entendu, le défi le plus difficile à relever sera la bonne entente entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, deux personnalités différentes, avec des visions différentes de la politique, des ambitions politiques différentes et partageant une «amitié» pour le moins versatile.

    Jean-Louis Borloo doit encore démontrer qu’il est un chef légitime du Centre et qu’il a envie de vraiment créer un espace centriste indépendant. Sans oublier qu’il doit prouver son courage politique et sa capacité à aller au combat.

    Sans doute que son ambition est plus de devenir un premier ministre qu’un président de la république. Mais il doit faire avec les institutions de la V° République qui font du chef d’un parti, le candidat naturel de ce dernier à la présidentielle.

    S’il ne relève pas ce défi, il pourrait être mangé tout cru par François Bayrou.

    Car le président du Mouvement démocrate va jouer sa dernière carte pour demeurer dans la course à l’Elysée, la seule qui importe pour lui malgré ses dénégations.

    L’accord avec l’UDI était, pour lui, une question de vie ou de mort politique.

    Reste qu’il va devoir convaincre ses nouveaux anciens amis de lui faire confiance, ce qui n’est pas gagné au vu des réactions officielles et officieuses de nombre d’entre eux.

    Néanmoins, il a un temps d’avance sur Jean-Louis Borloo pour se parer du titre de leader naturel du Centre et être, de ce fait, le candidat naturel de celui-ci à la présidentielle.

    Cependant et même si les deux hommes obtiennent de très bons résultats dans les baromètres de bonnes opinions des médias, peu de Français ne leur concède les qualités nécessaires pour diriger le pays.

    Il leur faudra donc convaincre pour avoir une chance en 2017.

    A moins que d’ici là un troisième larron ne fasse son apparition. Et il ne s’agit pas seulement d’une figure de style, tant les centristes ont la capacité de se jeter dans les bras d’un sauveur (le cas de l’UDI avec Borloo en est une preuve récente), eux qui pourtant affirment détester les hommes providentiels…

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme